Good news ! On peut être acteur de sa santé et même avoir une action sur nos gènes: c’est le principe même de l’épigénétique ! Alors que la génétique correspond à l’étude des gènes, l’épigénétique s’intéresse à l’expression des gènes.

J’entends souvent autour de moi ces petites phrases :

« oui, c’est de famille »,

 » mon père a toujours eu cela … c’est héréditaire »,

 » c’est familiale » et qui ne sait jamais fait ces petites remarques ?

Oui, il y a la génétique mais les gènes ne sont pas obligés de s’exprimer et on peut agir sur leur expression par notre façon de vivre.

L’EPIGENETIQUE OU COMMENT L’ENVIRONNEMENT INFLUENCE NOS GÈNES ?

Le génome représente l’ensemble du matériel génétique d’un organisme. Il contient les séquences codantes qui permettent d’élaborer toutes les protéines, c’est à dire:

  • hormones,
  • cellules immunitaires,
  • neurotransmetteurs comme la sérotonine, dopamine …
  • enzymes digestives,
  • collagène,
  • récepteurs à insuline
  • Hémoglobine
  • Transferrine
  • Anticorps …

Vous l’avez compris les protéines sont indispensables au bon fonctionnement et à la physiologie de l’organisme humain. Leur structure est indispensable pour qu’elles puissent correctement être activent et efficaces. Si elles sont mal élaborée, c’est comme pour une tête de vis abimé, cela fonctionne nettement moins bien !

Ce génome correspond également à l’ADN contenue dans le noyau de chaque cellule.

On sait depuis quelques années maintenant que nous ne sommes pas déterminé par notre génome. Le terrain diabétique de mamie Paulette ou la calvitie de papy Christian n’est pas une fatalité.

« L’épigénétique est un concept qui dément en partie la « fatalité » des gènes. »

Notre environnement a une forte influence sur notre patrimoine génétique et ceux par des modifications dites épigénétiques. Autrement dit, notre comportement influence nos gènes.

Prenons l’exemple de deux jumeaux, ce cas est très parlant. Avec des patrimoines génétiques identiques, ils peuvent tout de même évoluer différemment en fonction de leurs environnements respectifs. Les gènes sont en effet soumis à de nombreux facteurs environnementaux : alimentation, maladies, microbes, stress ou non stress, médicaments et toxiques, le tabac, l’activité physique ou non, lieu d’habitation,  hygiène de vie, qui peuvent modifier autant leurs cellules que leur ADN. Ainsi, chez des jumeaux vivant de façon radical de grandes différences peuvent être constatées. L’un peut développer une obésité et l’autre rester mince ; l’un peut être sain d’esprit et l’autre développer une pathologie mentale.

LA MÉTHYLATION AU CŒUR DE L’EPIGENETIQUE

La méthylation est un phénomène chimique simple qui a lieu des milliards de fois par seconde au sein de notre organisme. Elle intervient pour réguler l’expression des gènes sans modifier la séquence d’ADN. Des groupements dits « méthyles » se positionnent sur l’ADN, ce qui modifie la façon dont la cellule va lire le génome.  La méthylation de l’ADN joue un rôle crucial au début du développement notamment, alors que l’embryon va former tous les types cellulaires. Il est donc important avant d’avoir un enfant de correctement « méthylé ». Les parents transmettent via leurs gamètes non seulement leur patrimoine génétique mais aussi une information épigénétique qui va influencer le programme d’expression des gènes de leur enfant et, en conséquence, leur physiologie. Je vous renvoie vers un article simple et pratique sur la manière d’optimiser sa méthylation et vous conseille de faire un bilan préconceptionnel avant d’avoir un bébé ( dosage homocystéine notamment pour évaluer la méthylation).

QUELS FACTEURS MODIFIENT L’EXPRESSION DES GÈNES ?

  • L’alimentation

La  « famine hollandaise de 1944 » démontre parfaitement le lien entre alimentation et épigénétique. Pendant l’hiver 1944-1945, l’ouest des Pays-Bas a été affamé suite à un blocus décrété par l’Allemagne nazie. Les études ont montré que les enfants de femmes enceintes exposées à cette famine étaient atteints de pathologies telles que le diabète, l’obésité, des maladies cardiovasculaires … Par ailleurs, ils étaient plus petits que la normale. Devenus adultes, ils on ensuite eu eux aussi des enfants plus petits que la moyenne.

  • Les émotions et le stress, les traumatismes s’inscrivent dans les gènes jusqu’à 3 ou 4 générations. ( Témoignage Dr Giacobino )
  • La pollution et l’environnement en général
  • L’activité physique
  • Les liens psycho-affectif
  • Le plaisir dans nos activités
  • Un réseau social, amical et familial qui nous rendent heureux

Alors que le génome est très figé, l’épigénome est bien plus dynamique. Ceux qui nous laisse véritablement acteur de notre santé !

COMMENT INFLUENCER POSITIVEMENT VOS GÈNES ET TRANSMETTRE VOTRE MEILLEURE PATRIMOINE A VOTRE FUTUR BÉBÉ ?

  • Optimiser votre méthylation notamment en ayant un bon statut en vitamines B6, B9, B12, vitamine A, B2 mais aussi la choline, la bétaïne, le zinc et le magnésium. Les antioxydants comme le trans-resvératrol du raisin, le bêtacarotène, le sulforophane du brocoli,  … permettent aussi une réparation de l’ADN attaqué par les radicaux libre toxiques pour les cellules. Lire l’article en lien.
  • Une alimentation équilibrée et adaptée à sa physiologie : L’alimentation apporte des nutriments indispensables au bon fonctionnement cellulaire. Comme vu précédemment l’expression ou l’inactivation des gènes dépend de plusieurs facteurs épigénétiques dont la méthylation de l’ADN. La méthylation se fait grâce à une cascade de réactions biochimiques, pour lesquelles les vitamines, minéraux et autres nutriments jouent un rôle crucial. Pour que la méthylation soit efficace, il faut apporter tous ces nutriments en bonne proportion, pas de carence évidemment mais pas d’excès non plus d’où un suivi par un naturopathe, nutritionniste ou autres spécialistes.
  • En pratique dans l’assiette :

-500g de légumes par jour de préférence bio et de saison

-Un fruit frais et des oléagineux chaque jour

-Des produits céréaliers non raffinés, pas d’excès de gluten aller vers des variétés de blé ancien voir sans gluten.

-Des légumineuses deux à trois fois par semaine.

-Une consommation modérée de viande ( viande rouge 1X/semaine et privilégier les volailles), poisson (privilégier les petits poissons gras comme les sardines, maquereaux, harengs) et œuf (bio, bleublanccoeur).

-Consommer de l’huile d’olive pour les cuissons et de l’huile de colza, lin, noix riche en oméga 3 pour les crudités.

-Consommer chaque jour des aromates: ail, herbes aromatiques fraîches ou séchées, épices, curcuma, gingembre, cannelle …

-Limiter la consommation de produits laitiers ( à individualiser), privilégier une portion de fromage c’est tout.

-Supprimer le sucre raffinés et limiter les produits sucrés (bonbons, chocolats, biscuits, viennoiseries…) Le chocolat noir peut être consommé de façon occasionnelle.

-Une bonne hydratation

-Éviter l’alcool

  • Ne pas manger en excès et consommer des aliments à haute densité nutritionnelle comme les légumes verts, les petites fruits rouges, foie de veau bio, huitres … Plus un aliment est riche en nutriments et pauvre en calorie, plus sa densité nutritionnelle est importante.
  • Pratiquer une activité physique régulière ( minimum 30 minutes de marche active par jour) sachant que le sport de haute intensité HIIT est le plus efficace, repousser ses limites.
  • La méditation de pleine conscience.
  • Écouter de la musique classique, la musique régule les émotions et stimule les zones du cerveau liées au plaisir et à la récompense.
  • Se libérer de ses traumatismes et de ceux de ses aïeux, les traumatismes, les agressions ou le stress s’inscrivent dans l’ADN et ceux sur plusieurs générations. « Le Dr Ariane Giacobino, en travaillant sur des vécus d’inceste ou des traumatismes suite à l’holocauste a prouvé que 3 générations pouvaient être marquées par un stress post-traumatique dont les séquelles sont accentuées à la génération qui n’a pas vécu l’événement. » Si l’on favorise la production d’ocytocine, l’hormone de l’attachement, du lien social et du bien-être cela peut effacer ces traces. Ainsi, les câlins, le contact physique, l’amour, l’amitié, les relations bienveillantes et de confiance, l’empathie, la coopération permettent la résilience. Un travail en développement personnel (EFT, approche transgénérationnelle…) peut également être complémentaire. Des études ont montré que le comportement maternel (surtout dans les trois premières années de la vie de l’enfant) influençait beaucoup l’étiquetage des gènes. Faites des câlins sans modération !
  • Agir le plus tôt possible +++

En travaillant sur notre santé, notre bien-être on offre le plus beau cadeau de naissance à nos enfants !

Sources:
-https://curie.fr/actualite/epigenetique-et-genetique/lart-de-la-methylation
-https://insb.cnrs.fr/fr/cnrsinfo/le-role-de-la-methylation-de-ladn-revele-lechelle-du-genome-dans-lembryon-de-souris
-L’impact des émotions sur l’ADN…Comment l’épigénétique va changer votre vie. Nathalie ZAMMATTEO, Docteur en biologie, thérapeute